" Dieu dit : « Que les eaux de dessous le ciel s'amassent en un seul lieu et qu'apparaisse ce qui est » " (Genèse 1:9)
La Loi (9), le principe Premier ne peut être séparé de ce mot sanskrit " Prem " qui signifie : " Le parfait amour de Dieu R " . De cet Amour jaillit la Connaissance de " l'Un " qui témoigne de Celui qui " est au-dessus de tous N ", le Suprême !
Mais sans " la foi et la crainte du Seigneur " Prem, " Le parfait amour de Dieu " qui surpasse toute intelligence, ne peut pas voir le jour. La foi nous permet déjà de placer notre confiance en Cela qui nous dépasse et auquel on donne le Nom de Dieu, et la crainte nous donne déjà le respect de Dieu et de Sa Parole. Sans la crainte du Seigneur, un homme n'hésite pas un seul instant à remplacer Sa Parole par les discours insensés des uns et des autres, n'hésite pas un seul instant à se livrer à toutes sortes de pratiques qui sont prodigieusement stériles. Un homme suit toujours ce qu'il craint le plus. Seul Celui qui peut nous donner Sa Vie, Son Intelligence et Sa Joie est digne de toute notre considération, est digne d'être craint.
Et " Nous n'avons ici qu'à soumettre nos esprits et à nous dire qu'ils sont incapables de pénétrer les merveilles du Seigneur. Il est bon de nous rappeler aussi comment se conduisit la Vierge Notre-Dame, elle si pleine de sagesse. Lorsqu'elle eut demandé à l'ange : « Comment cela se fera-t-il ? » et qu'elle en eut reçu cette réponse : « L'Esprit-Saint surviendra en vous, et la Vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre », elle ne se mit plus en peine de raisonner. Dans sa foi et sa sagesse si hautes, elle comprit aussitôt que ces deux puissances intervenant, il n'y avait plus lieu d'interroger ni de douter.
Ce n'est pas ainsi que font certains théologiens, que Dieu ne conduit point à ce genre d'oraison et qui n'ont pas la moindre expérience des effets surnaturels : ils veulent mettre partout tant de méthode et si bien ajuster toutes choses à la mesure de leur esprit, qu'on dirait, en vérité, qu'ils vont avec leur science embrasser toutes les merveilles de Dieu. Ah ! s'ils apprenaient un peu de l'humilité de la très sainte Vierge ! "
(Sainte Thérèse d'Avila R)
" Et Marie dit :
Mon âme magnifie le Seigneur,
et mon esprit exulte en Dieu mon sauveur,
parce qu'il a jeté les yeux sur la bassesse de son esclave. "
(Luc 1 :46)
" Ah ! s'ils apprenaient un peu de l'humilité de la très sainte Vierge ! O ma Souveraine ! quelle parfaite explication vous nous fournissez… "
" Ah ! s'ils apprenaient un peu de l'humilité de la très sainte Vierge ", ils sauraient " que l'humilité [de la très sainte Vierge] constitue la connaissance " (Gandhi P62). Ils sauraient que l'humilité engendre en Soi la Connaissance de l'Unique Réalité. Certes, il y a beaucoup à comprendre et encore plus à vivre, mais si nous acceptons de considérer " Celui-qui-est " et non notre importance personnelle, si nous acceptons de croire en Lui, " la Vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre . Comprenons déjà, la Puissance du " Très-Haut " en fermant la bouche aux Sadducéens mettra Sa main sur notre bouche afin qu'une toute autre Intelligence puisse être enfantée, l'Intelligence du parfait Amour de Cela qui nous dépasse, l'Intelligence même de Dieu.
" Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. "
(Genèse 1:1)
" Au commencement Dieu "
(Genèse 1:1)
Et si ces mots deviennent un réflexe dans notre vie, nous saisirons assurément quelque chose de Sa Création. Ces mots " le ciel et la terre qui sont réunis par une conjonction servant à lier, représentent la Révélation du premier verset de la Genèse, la Révélation de l'Unité de Dieu qui se réalise toujours par l'Union, par l'Union de la Vie et de l'éternité.
Dans son poème " Rose de Dieu " se trouve un vers où Shrî Aurobindo exprime le sens de cette Union :
" Ô, Toi qui Te fais connaître au travers de Ton Nom, rends la Conscience de l'Immortalité « aux enfants du Temps », ne les laisse pas dans l'ignorance de ce qu'ils sont, mais permets leur de jouir de Ta Réalité. "
Par l'Union du " ciel " et de la " terre ", de la Vie et de l'éternité, ils entrent dans la jouissance de " la vie éternelle " qui est la Vision même de Dieu, et c'est Cela qu'apporte le Nom de Dieu à ceux qui accepteront le terrible sacrifice qui consiste à Le considérer avec respect et intelligence.
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" Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous. " (Jean 3 :31)
Le mot " suprême " signifie : " 1. Qui est au-dessus de tous dans son genre, dans son espèce. 2. Le plus grand, le plus haut, dans la hiérarchie des valeurs. 3. Dernier, ultime. " (dict.)
Un seul est digne de ce qualificatif, et " quel commandement est le plus grand dans la Loi ? "
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Extrait de " Six poèmes de Shrî Aurobindo " traduits et commentés par Mâ Sûryânanda Lakshmî P101
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